EADS ainsi que la police nationale ont démenti jeudi l'existence au sein du groupe européen d'aéronautique et de défense d'un système de rétrocommissions à l'export, comme l'affirme L'Express publié jeudi. Selon l'hebdomadaire, "les services secrets français, dont la DST ont informé, voilà plusieurs mois, l'Elysée de l'existence au sein de l'entreprise d'un vaste système de rétrocommissions, mis en place par l'un des cadres dirigeants du groupe". L'hebdomadaire ajoute que "des sommes importantes ont transité à l'étranger, via un compte tunisien, lors de la vente de 40 A380 à la compagnie Emirates et de 32 appareils Airbus à la Libye", en parlant d'un montant de 90 millions de dollars.
Dans un communiqué, la direction générale de la police nationale a "démenti catégoriquement les informations contenues dans l'article de l'Express du 22 mars intitulé 'Qui veut la peau d'Arnaud Lagardère?' selon lesquelles la DST aurait eu connaissance de l'existence d'un système de rétrocommissions au sein d'EADS". "Ce service n'a jamais recueilli d'informations de cette nature susceptibles de mettre en cause cette entreprise ou l'un de ses dirigeants", a ajouté la DGPN. "EADS considère que les accusations contenues dans cet article peuvent porter gravement atteinte à son image et réserve tous ses droits à cet égard", avertit un communiqué du groupe.
"Propos mensongers"
Dénonçant des "propos mensongers" de l'Express, Lagardère a estimé que "ces allégations prennent part à une tentative de déstabilisation d'EADS et du groupe Lagardère en tant qu'actionnaire de référence d'EADS, alors même qu'il maintient fermement auprès de cette entreprise son engagement et son rôle, dans la période difficile que traverse Airbus".
Parallèlement, le site en ligne de Capital affirme que Louis Gallois "vient d'être convoqué à l'Elysée par Maurice Gourdault-Montagne, le conseiller diplomatique de Jacques Chirac". "Objet de l'entrevue: une note confidentielle de la DST évoquant une caisse noire qui aurait servi, depuis plusieurs années, à verser des commissions en marge de grands contrats à l'exportation", ajoute le magazine. "La présidence de la République dément catégoriquement l'information.
Les plus inquiets ont interrogé les numéros d'urgence qui ont soudainement beaucoup sonné… Les opérateurs des pompiers, très sollicités, les policiers et les gendarmes à moindre mesure, ont pu rapidement rassurer leurs interlocuteurs. Le bang n'était pas lié à un accident industriel ou autres catastrophes.
Renseignement pris, l'explication vient du ciel. « Un Rafale de la base de Mont-de-Marsan a passé le mur du son dans le cadre d'une mission de police de l'air », explique le capitaine Olivier Guirbal, officier du SIRPA Air (Service d'Information et de Relation Publique de l'Armée de l'air). Communicant mais prudent, l'officier évite certains détails, secret défense oblige. Parti de la base de Mont-de-Marsan, dans les Landes, où deux pilotes sont aux commandes de leur jet, prêts à intervenir 24 heures sur 24 en cas de besoin, le Rafale et son pilote ont rejoint « en visu » un avion de ligne. Ce vol commercial se dirigeait vers l'Espagne et il ne donnait plus de nouvelle aux tours de contrôle. Il était donc urgent de savoir s'il souffrait d'une panne technique ou d'autre chose… « Dans le cadre des missions de police de l'air, le passage du mur du son est possible, précise l'officier du SIRPA. Ce matin (hier), l'avion est passé en vol supersonique entre Céran dans le Gers et Mézerville dans l'Aude à une altitude de 13 000 mètres, donc au-dessus du plancher prévu. En l'occurrence, même si ce genre de mission n'a rien d'exceptionnelle, il fallait aller vite ».
Les pilotes de l'armée ont pu vérifier en direct que l'avion commercial était bien confronté à un problème technique qui expliquait son silence. Le retour à la base s'est donc fait plus tranquillement. Sans troubler les Toulousains.
Les bangs des avions supersoniques constituaient des événements classiques dans les années 70-80. Depuis, pour éviter de faire sursauter trop souvent les habitants notamment des grandes agglomérations, des règles ont été peu à peu imposées aux pilotes de chasse. « Le passage en vitesse supersonique doit s'effectuer au-dessus de 12 000 mètres d'altitude et loin des zones d'habitation, explique le SIRPA Air. La vitesse supersonique n'est pas interdite puisque les pilotes doivent s'entraîner et aussi, comme hier, réagir vite lors de missions précises ». D'autre part, les conditions météo favorisent ou donnent de l'ampleur à la propagation des ondes, et donc du bruit du bang. En principe, avec les nuages ce qui n'était pas le cas hier sur Toulouse, c'est plus violent.